Fils unique, Terry Boot n'a jamais connu les joies que peuvent partager les membres d'une fratrie. Fils de parents moldus, dont l'un était ornithologue, spécialisé dans l'élevage et le dressage de corbeaux dans un zoo, et l'autre vétérinaire dans une clinique pour animaux domsestiques, Terry a toujours été exposé au monde animal, depuis sa naissance, bien qu'il ne présente aucune affinité avec les créatures, qu'elles aient été magiques ou moldues.. Le salaire irrégulier de son père et les revenus passables de sa mère n'ont pas permis à la famille Boot de vivre dans une prospérité financière et dans un luxe constant. Proche et attaché au cocon familial, Terry a le besoin d'être entouré, bien qu'il n'arrive à s'ouvrir aux autres. Quant aux relations amicales, Terry en est exempté. Jamais il n'a connu une personne à laquelle il allait accorder son entière confiance. Trop souvent trompé et abusé, il s'était résigné à entamer quelque relation de ce type.
Comme dit précédemment, Terry est né à Oxford, dans des conditions assez ... spéciales. En effet, sa mère l'a mis au monde tandis que son père donnait une conférence, réunissant de nombreuses équipe de scientifiques, moldus intéressés par les études de Jimmy Boot, sur les oiseaux tout à fait ordinaires peuplant les pays asiatiques et les plus rares. Dans une salle annexe, Melany Boot, de son nom de jeune fille Mittow, donnait vie à son premier et dernier enfant : Terry. Excepté la naissance peu ordinaire de l'enfant, Terry eut une enfance normale, bien qu'elle fût difficile. Les autres enfants, qu'il avait côtoyés à l'école maternelle, avaient "senti" qu'il était "différent". Rejeté, mutilé par les nombreuses atteintes que lui avaient portées les jeunes Moldus, Terry vécut difficilement le fait d'être un sorcier. Aujourd'hui, il acceptait entièrement la magie qui résidait en lui. Quelle joie a-t-il connue lorsqu'il est monté, pour la toute première fois, dans le Poudlard Express ! Quelle allégeance a-t-il ressentie, lorsqu'il a obtenu son premier Optimal en Métamorphose ! Que se sentait-il bien, dans les couloirs de l'école de magie. Jamais il n'avait su qu'il se sentirait aussi bien, une fois dans l'école. Et pour la première fois, il allait se faire des amis ... Enfin, il l'espérait ...
Au sein de l'école, Terry avait rapidement pris ses marques. Il avait même pu aller dans l'équipe de Quidditch de sa maison, mais refusa au dernier moment. Cependant, avant d'entrer dans l'école Poudlard, Terry était fragile, et terriblement faible. Psychologiquement, Terry se sentait sali, différent par sa magie. Et puis, comment expliquer les maux bizarres et différents à un médecin moldu, habitué aux pharyngites ordinaires ou aux laryngites communes, que vous êtes sujets à des évènements bizarres, presque magiques, et que vous subissez ainsi une dépression, par peur d'être simplement différent ? Incompris, Terry commença à plonger dans une amertume, de laquelle il ne pouvait s'extirper seul ... Il avait maigri de 20 kg, lorsqu'il reçut la lettre inattendue, sur laquelle un cachet inconnu, celui de Poudlard, avait été tamponné. Ayant ouvert la lettre, il eut de nouveau envie de manger, de sortir, de rire ... de vivre ! Rien qu'une lettre avait réussi à faire disparaître les maux qu'il subissait depuis déjà quatre années. Essayant d'oublier cette période âpre, Terry ne peut s'empêcher de se demander : "Et si la lettre n'était pas venue ? ..."
A Poudlard, Terry était un élève plutôt discret. Peu de personnes le reconnaissent, une fois fondu dans la masse. En Première année, il a réussi, presque sous silence, ces examens de fin d'année, après une année bannale. Indice mémorable : il avait fini dans les cinq premiers de son année, une fierté pour ses parents moldus. Lors de sa Deuxième année, il était resté pendant les vacances de Noël. Terry s'en rappelait encore très bien : assis autour d'une même et unique table, il avait déjeuné en présence des autres professeurs, ce qui le bouleversa énormément. Comme l'année précédente, ses examens de clôture d'année s'étaient déroulés à merveille. La Troisième année, mis à part les résultats toujours aussi bons, il s'était rendu pour la toute première fois à Pré-au-Lard. Ce village, qu'il méconnaissait alors, l'avait tant intrigué qu'il arpente, aujourd'hui encore, avec une surprise délicieuse, les rues souvent désertes du petit village.

Le week-end était sans doute le jour le plus apprécié par les élèves de Poudlard. Sans aucun doute. Avant tout, aucun cours n'était donné pendant vingt-quatre heures, laissant un répit souvent bien mérité aux différentes promotions, qui tâchaient activement à rendre les meilleurs devoirs possibles. C'était à un rythme infernal que les élèves les plus âgés enchaînaient devoirs après devoirs, presque programmés comme des robots. Aussi, comme tout système, il y avait les éternels mécontents, souvent les cancres et les tricheurs, et ceux qui s'épanouissaient pleinement dans leur cycle de scolarité. Étrangement, préciser que Terry Boot fasse partie de la deuxième catégorie d'élèves était facultatif, pour les élèves qui le côtoyaient fréquemment.

Le réveil sonna à sept heures précises, bouleversant momentanément le silence pesant du Dortoir des Serdaigles. Le corps frêle de Terry s'était déjà relevé, mettant un terme à la distraction sonore, qui n'avait, heureusement, troublé le sommeil de personne d'autre. Il s'habilla furtivement, enfilant un uniforme propre, repassé avec précision, qu'il avait accroché sur un cintre à la partie supérieure de son lit à baldaquin, juste à côté des rideaux. Ensuite, il fit un passage discret et silencieux dans la salle de bains, se préparant à une longue journée de recherches poussées dans la Bibliothèque. Il zigzagua entre les lits, tous occupés par ses camarades endormis, trop fatigués pour daigner se lever et étudier un peu.

***

L'ébauche ténue du Serdaigle traversait rapidement les couloirs déserts. S'écroulant presque sous le poids de son sac de cours surchargé, ralenti cependant par le lest volumineux qu'il transportait, Terry semblait éteint, ses yeux paraissant vitreux et vides. Sans réellement prêter attention à l'environnement extérieur, qu'il semblait connaître par coeur, le Serdaigle était sans aucun doute plongé dans ses réflexions personnelles. Absorbé profondément par la planification de ses devoirs, qu'il voulait boucler, s'il voulait respecter parallèlement son planning de révisions.

Terry avait, sans le vouloir, toujours été rigoureux et ordonné. Il ne pouvait s'empêcher de vérifier si tout était bien clarifié, de veiller à ce que tous ses projets puissent être effectués le lendemain, réfléchissant à plein régime. Aussi, il était souvent fort probable qu'il traverse le labyrinthe confus, complexe et sinueux du château plingé dans ses réflexions organisatrices. C'était que Terry était souvent dans la lune, déconnecté du monde extérieur. On ne pouvait pas réellement lui en vouloir : c'était presque la marque de fabrique des Serdaigles, réputés pour leur sagesse exemplaire ou leur inventivité hors-normes.

Il débarqua silencieusement dans la Bibliothèque, épargnée exceptionnellement par les élèves qui étaient encore plongés dans les bras de Morphée. Une Madame Pince, encore somnolente, ouvrit davantage ses yeux, lorsqu'elle aperçut l'élève assidu et éminemment sérieux, vérifiant, en observant plusieurs fois de suite, l'heure qu'il était. Elle pinça ses lèvres dans un étonnement final et lisible sur son visage, avec un faciès décontenancé. Terry, quant à lui, avait salué furtivement la bibliothécaire en un signe de tête respectueux, puis s'engagea dans les rayons alignés, chargés d'une masse colossale d'ouvrages en tout genre, passant du simple traité au archives d'infrastructures administratives, comme l'Hôpital Ste Mangouste. Il parcourait les nombreuses allées poussiéreuses, empestant l'oxydation d'un papier qui jaunissait années après années.

Alors qu'il parcourait des yeux les couvertures exposées, Terry s'arrêta brusquement, dérapant même sur une quinzaine de centimètres. Il posa sa main mince sur un livre épais, ressemblant à un pavé grisâtre. Aussi, grommelant sur l'idiot qui aurait pu se tromper en replaçant, en hâte, l'ouvrage à sa mauvaise place, Terry rangea l'épais volume à sa place initiale, qu'on lui avait accordée. Enfin, après un passage de vingt minutes dans les allées, se chargeant encore davantage de lourds ouvrages, en même temps que le sac an bandoulière qu'il supportait de moins en moins, croulant sous le poids imposant de son matériel scolaire. Enfin, il posa tout l'attirail du petit rat de bibliothèque sur une table. Au fond, Terry crut voir les pieds du meuble fléchir lentement, dans un craquement audible, tant la charge qu'il devait supporter était importante. Retroussant ses manches, trempant déjà l'extrémité de sa plume dans son encrier, Terry était paré à enchaîner neuf bonnes heures d'intense travail, au calme. Souriant, rayonnant presque, il entama l'introduction de son Devoir de Métamorphose. Après tout, c'était ce qu'il faisait de mieux.

Que ce soit pas son tempérament calme et lunatique, son ambition scolaire ou encore son habitude à tout planifier et structurer ses journées, Terry a toutes les qualités du parfait Serdaigle. Sans doute trop, auss ...

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