HISTOIRE => Le 18 mai 1959, un peu avant midi, naquit la petite Sybille Patricia Trelawney. Première (et dernière) enfant de Patricia Gillis et de Matthew Trelawney, la fillette marqua l'esprit de ses parents grâce à ses grands yeux qui fixaient le vide, un peu comme si elle regardait "ailleurs". Ce fut ce détail qui décida ses parents à lui donner le prénom de Sybille, croyant qu'elle avait héritée du don de double vue de sa célèbre arrière-arrière grand-mère Cassandra. En réalité, la gamine était myope, mais bon ... allez retirer les espoirs à des parents, vous !

La jeune Sybille grandit donc avec la profonde conviction d'avoir le don de double vue, conviction grandement véhiculée par ses parents; évidement. Du coup, dès que la fillette y allait de simili vision, ses parents s'arrangeaient toujours pour faire en sorte que cette vision survienne. Exemple, Syb affirmait que sa mère allait se bruler sur le rond du poèle. Mme Trelawney passait donc la journée à agir de manière extrêmement prudente, grimaçant à chaque fois qu'elle approchait du four et, évidemment, sa trop grande méfiance la rendant plus maladroite, elle finissait toujours par se bruler. Ne disait-on pas qu'on attirait le bien comme le mal que nous nous souhaitions à nous-même ? Bien entendu, Sybille possède quand même les gênes lui permettant d'obtenir de voir dans l'avenir, quelques prédictions -- quoique rares -- étant survenues pour "vrai". Toutefois, disons que ces gênes sont profondément endormis et qu'ils ne sont vraiment pas ce que tout le monde (en tout cas, chez les Trelawney) prétend. Qu'à cela ne tienne ! Sybille voit ce qui surviendra !

Une fois à Poudlard, Syb fut répartie chez les Poufsouffle, maison faite sur mesure pour elle. Normal. Vous l'imaginez chez les Serpentard ? Salazar n'aurait jamais voulu d'elle ! Chez les Serdaigle ? Vous voulez rire ! Les intellos ne croient pas aux balivernes que sont les visions. Rowena aurait refusée cette élève illuminée. Griffondor ? Pouhaaahaaa ! Jamais de la vie. Godric aurait levé le nez sur cette étudiante trop lunatique pour avoir le moindre sens de courage. Seule Poufsouffle aurait accepté de donner une chance à cette enfant et ce fut donc dans cette maison précise que le choixpeau magique avait décidé de l'envoyer. Étudiante moyenne, plus que moyenne, Sybille parvint à s'en tirer de manière acceptable. Rien pour faire briller les étoiles au dessus de sa tête, en tout les cas. Son passage à Poudlard fut presque invisible, étant déjà passablement invisible elle-même.

L'adolescence de Trelawney fut solitaire. Non seulement la jeune fille préférait-elle la solitude à la compagnie des autres; qui brouillaient les ondes célestes et empêchait son troisième oeil de fonctionner; mais sa compagnie n'était pas particulièrement recherchée ou même désirée par qui que ce soit. Qui aurait voulu d'une fille habillée en hippie junkie toujours en train de vous dire que vous alliez mourir dans d'atroces souffrances ou de faire attention dans les escaliers ? Hum ? Alors Sybille n'eut pour ainsi dire aucune amie et, honnêtement, elle préfère ça. Sait-on jamais si cette amie aurait nuit à ses visions ? Pas de chance à prendre ! Néanmoins, si vous demandez maintenant l'avis de Sybille sur le sujet, elle allait hausser les épaules en disant simplement : "c'est dans l'ordre des choses, je l'ai toujours sut, humpf ... ce n'est pas comme si je n'avais pas été avisée par les visions, il faut accepter notre destin, oui". Comme si elle l'avait sut d'avance. En tout les cas.

La vie adulte de Sybille fut tout aussi solitaire. Elle emménagea dans une petite cabane relativement éloignée, telle une sorcière de l'époque de la grande chasse. Une sorcière de conte et légendes, quoi. Seule dans sa chaumière à regarder dans un bol d'eau ou dans sa boule de cristal. C'est d'ailleurs en regardant dans cette dite boule qu'elle a vu -- ou crut voir -- une tourelle. Du coup, elle avait décidé de se rendre à Poudlard pour offrir ses services à Dumbledore. Une tourelle ne voulait dire qu'une chose, non ? Poudlard. Elle était destinée y enseigner, le signe était clair ! Son entrevue d'embauche dans l'antre de la tête du sanglier se déroulait plutôt mal, pour ainsi dire ... elle était incapable de nommer quoique ce soit du passé de Dumbledore, qui semblait la prendre pour une tarée. Sybille avait beau lui expliquer qu'il était plus aisé de voir le futur que le passé, que c'était sa spécialité, Dumbledore s'évertuait à lui dire que pour s'assurer du bien fondé de son don, il fallait qu'elle lui nomme un évènement non encore survenu et que celui-ci survienne. Sybille avait soupiré avant de se concentrer ... de se concentrer très fort, y allant même de mimiques tout à fait ridicules, jusqu'à ce que ... tout devint sombre et qu'elle vit ... elle vit quelque chose. Ce fut d'une voix d'outre-tombe qu'elle prononça ces mots :

" Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois..."

Ouuuuhhhhh ! Sybille s'était sentie toute étrange et ce fut d'un air brumeux qu'elle avait regardé Dumbledore, qui la regardait maintenant intensément. Dans un état second, Syb avait dit un "quoi ?" digne d'une alcoolique finie. Dumbledore lui avait alors rétorqué qu'il l'attendait à Poudlard en septembre. Ho joie ! Mais bon, Sybille le savait qu'elle serait engagée. La tourelle l'avait avertie. Parfois, c'était embêtant de tout savoir et de ne jamais avoir de surprises ! Hum.

Sybille prit son poste à Poudlard avec une joie manifeste. Toutefois, elle ne se mêlait pas aux autres, fidèle à elle-même. Elle préférait demeurer dans sa tour (n'avait-elle pas vu une tourelle, hein ? Oui, une tooooouuurreeeellleeeee !!) assise sur ses coussins dans une atmosphère propice aux visions (c'est-à-dire enfumée et empestant l'encens) afin de regarder dans le futur. Voir, garder son esprit ouvert, ho oui ! Ce fut dans ce lieu même qu'elle apprit la mort des Potter, la survie du jeune Harry et la disparition du mage noir effrayant. Sa réaction ? Des yeux de libellule qui clignent, un petit "ho" tristounet, un sourire nerveux et un "je le savais ... je le savais ... j'ai vu du sang dans le pipi de scroutt ce soir ... oui, du sang". McGonagall, qui était venu lui annoncer la nouvelle, avait reniflé avant de tourner les talons pour "s'enfuir" loin de cette femme visiblement "atteinte du cerveau", se demandant pourquoi diable Dumbledore l'avait engagé ! Mais ... le sang dans le pipi de scroutt, ça ne ment jamais ! Non. À savoir ce que Sybille pensait de la disparition de Voldemort, bien ... rien en particulier, hormis que le sang était demeuré en suspens, signe que le mal allait encore couler mais elle affirmait à qui voulait l'entendre que le sang avait rapidement prit la forme d'un flambeau, ce qui voulait dire que le mal était vaincu, alors elle ne pouvait pas trop dire ce qui en était et puis bon, tout le monde disait qu'il était disparu et ... rien ne lui disait le contraire. Vous suivez son jugement ? Pas moi !

Maintenant, il parait que celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom serait dans les parages. En tout cas, il y a des rumeurs qu'elle ne peut s'empêcher d'entendre. Ho, bien qu'elle se trouve plus souvent dans sa tour qu'autre chose, elle entend quand même. Ce qu'on dit est inquiétant. Sybille passe donc encore plus de temps à lire dans les feuilles de thé, dans les pierres et les gemmes, dans l'eau, dans sa boule de cristal, dans les runes et dans à peu près tout ce qui lui tombe sous la main ... elle veux en voir le coeur net et, ainsi, aviser Dumbledore et tout le monde de ce qui surviendra. Pour le moment, elle ne voit rien du tout ... hormis des champignons une fois dans les feuilles de thé. Cela signifiait, comme tout le monde le sait : croissance rapide, petit risque pour obtenir un grand succès, perturbations, complications, revers possibles. Hum. Ça ne disait pas grand chose, non ? En tout les cas, au moins ce n'était pas le Sinistros !

RP-TEST => La tourelle. Elle l'avait bien vu. Haute, droite et austère, se démarquant dans le ciel clair. Ho, cela aurait bien put être une fusée ou encore un clocher, mais Sybille avait vu une tourelle. Elle en était certaine. Au début, elle n'avait pas réalisé l'impact de l'importance de ce signe. La sorcière avait tout simplement cligné des yeux, penché la tête sur le côté gauche tout en poussant un petit "hum" entre ses lèvres relativement closes. Peu à peu, l'évidence lui était apparu : Poudlard. Elle était appelée à y enseigner. Comment diable cette évidence était-elle ... évidente ? Seuls ceux possédant le troisième oeil pouvaient comprendre les rouages de l'esprit de Trelawney ... et encore ! Aussi bien dire que Sybille était la seule à se comprendre. L'auteur de ces lignes avait envie d'ajouter : et encore !

Un hibou et voilà le grand Albus Dumbledore avisé des intentions de la digne Sybille, qui obtint une réponse polie dans laquelle perlait un désintérêt certain. Toutefois, la sorcière était plus habile pour décoder les mystères du futur plutôt que les "non-dits à peine dissimulés" du présent. Quoiqu'il en soit, c'était ce soir. Ce soir qu'elle avait son entretien d'embauche. Allez savoir pourquoi Dumbledore lui en faisait passer une, d'ailleurs ! C'était bien inutile, oui. La tourelle l'avait dit : le poste était à elle. Parfois, Albus Dumbledore se cassait la tête pour des riens. Enfin. Ce n'était quand même pas Sybille Trelawney qui allait contredire le plus grand sorcier qui soit; surtout pas en ces temps incertains.

L'entretien avait lieu à "La Tête de Sanglier". Sybille en fut surprise à prime abord. Effectivement, pourquoi ne pas se rendre immédiatement à Poudlard ? Elle aurait ainsi put prendre possession de ses appartements tout de suite ... hum. Bon, pas grave. Sybille n'aimait pas trop sortir, par contre. Casanière, elle préférait grandement demeurer chez elle, les mauvaises ondes, vous comprenez ? Sortir de son humble chaumière fut par conséquent une aventure en soit. Sybille avait commencé par regarder à l'extérieur, ses grands yeux de chouette regardant partout avec une crainte non feinte. Ensuite, elle avait enfilé sa cape sur ses frêles épaules avant de sortir de chez elle, demeurant debout sur son petit balcon sans trop bouger. Transplaner, maintenant ... bon, cela n'était pas trop bénéfique pour le don de double vue, mais ... Finalement, elle prit le Magicobus. Nous y étions bousculé mais, au moins, les ondes n'étaient pas perturbés. Hum.

Son entrée dans "La Tête de Sanglier" fut guère remarqué. Un peu comme toujours. On ne la remarquait que peu malgré son apparence de sans-abri. D'ailleurs, remarquait-on vraiment les sans-abris, je vous le demande ? Sybille avait parcouru les diverses tables des yeux à la recherche de Dumbledore, qu'elle repéra assez vite. Elle lui avait fait un sourire crispé -- elle nerveuse ? Mais non ! -- avant de se rendre à sa table, renversant presque deux chaises au passage.

- Bonjour Sybille, dit un Dumbledore quelque peu las
- Bonjour Professeur Dumbledore, prononce Sybille d'un ton brumeux

L'entrevue avait bien débuté, n'est-ce pas ? Ce fut la suite qui se corsa. Effectivement, Dumbledore avait insisté pour connaitre des indications sur son passé, par exemple, qu'elle était son jeu préféré enfant ou bien qu'elle lui dise comment sa mère était décédée. La pauvre Sybille n'en savait rien ! Ho, elle voulait dire ... bien entendu qu'elle le savait, mais bon, Dumbledore était un as pour fermer son esprit et ... et ... ce n'était pas juste ! Alors, la voyante avait tenté de convaincre l'homme qu'elle pouvait lui donner des informations sur le futur ... hum ... quel temps ferait-il demain, par exemple, mais Dumbledore avait été impassible. Il voulait des détails sur son passé ou rien. Pire, le sorcier commençait visiblement à se laser et ça, même Sybille pouvait le voir. Il fallait donc se concentrer et vite ... De plus en plus nerveuse, Trelawney avait fixé le vide avec une intensité qui lui avait fait se croiser les yeux derrière ses lunettes de chouette et ....

De la brume. Elle avait vu de la brume. Au travers celle-ci, elle avait vu ... un homme. Un fort joli homme, d'ailleurs. Grand, cheveux bruns, yeux de même teintes dans lesquels perçaient une froideur atroce. Un vide de l'âme. Un regard de psychopathe. Puis, puis ... une date ... fin juillet ... puis puis ... un chiffre ... trois ... trois ... puis ... un éclat vert et ... des pleurs d'enfant puis ...

" Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois..."

Elle avait secoué la tête avant de sourire d'un air niais. Elle se sentait légèrement ivre et elle fut étonnée de voir Albus Dumbledore assied devant elle. Hein ? Mais ... mais ... qu'est-ce qu'il faisait chez elle ? Et ... mais, elle n'était pas chez elle ! Elle ... mais où était-elle ? Sybille avait cligné des yeux quand Dumbledore lui avait dit -- d'un ton grandement pensif et un tantinet perturbé -- qu'il l'attendrait à Poudlard en septembre. Honnêtement, la voyante ne comprenait pas trop le sens des paroles de l'homme. Pourquoi se rendre à Poudlard ? Elle ... ho ! Un sourire enjoué était né sur les lèvres de la femme et, avant qu'elle ne puisse demander à Dumbledore pourquoi il l'avait embauchée sans avoir de vision -- bien oui, elle n'avait rien eu ! -- celui-ci avait quitté les lieux. Ha bon ! Qu'à cela ne tienne ... Xérès ! C'était sa tournée ! Enfin, juste la sienne parce que personne ne voulu partager un verre avec elle. Allez savoir pourquoi ! Mais était-ce cela le plus important ? Non. Non, l'important était qu'encore une fois, elle avait vu juste dans sa boule de cristal. La tourelle ne mentait jamais.
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