Ayant grandi dans le Sud-Ouest de l'Angleterre, et plus précisément dans le manoir familial situé dans le Wiltshire, l'enfance de Draco s'est déroulée aussi paisiblement que dans la plus parfaite rigidité qu'il soit. Mais comment pouvait-il en être autrement, sachant quel poids reposait sur ses épaules ? Digne héritier de l'une des plus prestigieuses familles du monde des sorciers, et de loin la plus riche, celui-ci s'est appliqué depuis son plus jeune âge à se plier en silence aux coutumes et aux préceptes que lui a inculqué sa famille. Oscillant entre réceptions et banquets, il aimait être vu par la foule comme étant le respectable fils de cet homme en qui il a toujours voué une admiration sans limite et sans faille. Son père avait toujours été le modèle en qui il rêvait de ressembler à son tour, afin de l'honorer et de le rendre fier de lui tout autant qu'il serait certain de reprendre un jour le flambeau dans la même et aussi absolue perfection.

Gâté plus qu'il n'était possible de l'être, son enfance pourrait en tout point être comparée à un conte de fée, mais pour autant il n'en était rien. Car était-il pleinement heureux ? La réponse était difficile à donner. Il ne manquait absolument de rien, certes, et avait absolument tout ce qu'il pouvait désirer et ce même sur un coup de tête. Mais pour autant il lui manquait une chose essentielle que les jouets et l'or ne savait combler : l'amour et la reconnaissance d'un père. Étouffé par une mère sur-protectrice, il ne demandait pourtant qu'un sourire affectueux et empreint de sentiments de la part de cet homme qui ne lui en offrit pourtant jamais. Peut-être n'était-il pas encore assez fier de lui, se demandait-il. peut-être que s'il parvenait à lui prouver sa valeur les choses changeraient-elles entre eux.

Taisant ses émotions qu'on lui avait très tôt appris à ne point montrer, son visage devint très vite un masque aussi parfait et imperturbable que celui exigé par sa noblesse. Du moins lorsque celles-ci devenaient encore gérables, car peut-on seulement empêcher à un enfant de rester en tout point de marbre ? Non. Et pourtant Draco ne laissait rien passer en société, ni même devant son père, préférant contenir ses émotions jusqu'à pouvoir les laisser pleinement s'exprimer une fois qu'il avait l'autorisation de retourner dans ses appartements où il pouvait briser tout ce qui lui passait par la main. Ce fut ainsi que ses pouvoirs se révélèrent rapidement lorsque, à l'âge de six ans, sa frustration fut telle pour une banale broutille que bien des objets se trouvant dans sa chambre explosèrent brutalement. Ce fut sans aucun doute la seule et unique fois qu'après un excès d'émotion ses parents furent pourtant fiers de lui. Il était à son tour un sorcier, un vrai...

Gardant le secret de sa famille en réalité Mangemort avec un soin particulier, la passion de son père pour les arts sombres et la magie noire lui valurent un intérêt tout particulier. Mais qu'elle ne fut pas sa déception lorsqu'il su qu'en aucun cas celle-ci n'était enseignée dans l'école de Poudlard, à laquelle il venait d'être accepté le jour de son onzième anniversaire... Son père décida donc de l'envoyer à Durmstrang, chose que sa femme refusa catégoriquement, elle qui ne s'imposait jamais face à lui.

C'est ainsi que Draco prit les chemins de Poudlard, accompagné de ses amis fils de Mangemorts pour la plupart, ou bien ayant pour trait commun d'être issus de nobles familles de Sang-Purs. Mais ces années de scolarité ne furent pas toujours rayonnantes, notamment lorsqu'il rencontra ce fameux Harry Potter dont tout le monde parlait. Bien sûr il avait essayé de lui tendre la main, de lui montrer quel était le bon chemin, mais il fallait croire que celui que tout le monde estimait aveuglement était loin d'être un sorcier véritablement respectable. Comment avait-il pu lui tourner le dos ? Était-il à ce point ignorant pour ne pas savoir qui il était ? Son père avait eu raison depuis le début, ce Potter était un incapable doublé d'un prétentieux. Et il le haïssait tant... S'en était véritablement viscéral.

Alors les années passèrent les unes à la suite des autres, et sa rancœur doublée d'une jalousie profonde qu'il se gardait de reconnaître à l'égard de ce gamin qui avait bien plus de reconnaissance qu'il ne méritait d'en avoir et sans rien avoir à faire pour cela le rendait fou de rage. Et lorsque les deux imbéciles dont il s'était entiché - à savoir un rouquin traître à son sang par l'intérêt que sa stupide famille portait à ces Moldus et une espèce de Sang-de-Bourbe infernale - avaient rencontrés la route du Seigneur des Ténèbres qu'ils avaient contré, attirant par là-même la reconnaissance absolue du monde des sorciers, il ne put le supporter plus longtemps. Un jour il l'écraserait, se promit-il. Un jour ils s'affronteraient, et à ce moment-là Potter s'en mordra les doigts…

Sujet : Une journée d'été au Manoir Malfoy.

17 Août 1992


La pluie torrentielle continuait de s'abattre au-dehors, s'éclatant contre les vitres du Manoir. Les bras croisés et posés contre le rebord de la fenêtre, un long soupir s'échappa des lèvres du jeune homme, dessinant un instant sur la vitre une buée qui s'effaça presque aussitôt. Depuis combien de temps était-il là, accoudé, à ne plus quitter le paysage si sombre des yeux, malgré cette journée d'août qui aurait due être rayonnante ? Il n'en avait pas la moindre idée, et cela lui importait sincèrement peu. Il s'ennuyait tout simplement, il n'y avait pas d'autre mot. Son livre encore posé sur les genoux tandis qu'il demeurait immobile dans son fauteuil, il regrettait ces dernières lignes qu'il avait parcourues et qui signaient la fin de cet autre monde dans lequel il avait été emporté durant des heures. Le décor fantasmagorique que cet ouvrage avait créé autour de lui semblait s'être effondré, pour le ramener dans cette chambre de laquelle il n'était plus sorti depuis plusieurs heures. Et pourtant il possédait tout ce qu'il était possible d'avoir, et même bien plus encore... mais par la barbe de Merlin, ce qu'il pouvait s'ennuyer.

Le temps s'écoulait lentement, chaque grain du sablier de la vie s'échouant dans le désert qui grandissait toujours plus et qui n'en aurait jamais terminé. Plus que quelques semaines et à nouveau il franchira les grilles de Poudlard, pour que cette troisième année ne commence. Une de plus. Une tout aussi ennuyante que les précédentes, quoiqu'être ici n'était guère plus réjouissant. Au moins là-bas, se disait-il, il apprenait des choses utiles. Encore que... Si ce vieux croulant de Dumbledore avait permis que de réels enseignements soient dispensés en matière de magie noire tout aurait été pour le mieux. Enfin bref, au moins on ne pouvait pas dire que la vie au château était des plus reposantes pour autant, notamment avec ce qui s'était produit en fin d'année, avec le Basilic. Et une fois encore le "Grand Potter" avait fait des prouesses... Rien que de penser à cela lui donnait la nausée. Dommage que le serpent n'ait pas eu le temps de finir son oeuvre, au moins il les aurait débarrassé de ces Sang-de-Bourbes qui grouillaient tels des vermines dans ces lieux. Et quel plaisir s'aurait été de voir une Granger être rayée de la liste. Enfin bon...

Levant un bref instant les yeux au ciel, Draco tenta tant bien que mal de sortir des méandres de son esprit haineux et tourmenté ces pensées sadiques qui n'avaient de cesse de passer en boucle dans sa tête. Pourquoi même en vacances, moment où il était logiquement supposé se détendre, il n'avait de cesse de penser à ces imbéciles ? Ses mâchoires se contractèrent aussitôt de colère, et soudain le blond se saisit de son livre qu'il projeta sans ménagement à travers la pièce. Sa respiration accélérée sous le coup de ce violents pulsions qui l'avaient possédées sans crier gare, Draco tourna la tête vers la porte lorsqu'il entendit quelqu'un frapper contre.

« Drake ? » Entendit-il, le timbre de cette voix qu'il reconnut aussitôt étant portant étouffée par l'épaisseur de la porte en bois qui insonorisait un minimum la pièce.

Blaise ? Que faisait-il ici ? Se levant de son fauteuil, le blond se dirigea vers la porte qu'il ouvrit, découvrant sur le seuil son meilleur ami qu'il n'avait pas revu depuis le mois de juillet. Ce dernier l'enlaçant subitement, un immense sourire aux lèvres, Draco se raidit à ce contact qu'il n'affectionnait guère bien qu'avec le métis il en eut largement l'habitude depuis tout ce temps qu'ils se connaissaient, ou plus précisément depuis leurs 5 ans, si sa mémoire était bonne. Mais Blaise n'en tenait absolument pas compte, bien plus tactile que Draco ne le serait jamais, et entra dans la pièce avec sa bonne humeur habituelle. S'exclamant de sa voix forte et déjà grave pour son âge qu'il était heureux de le retrouver , il lui expliqua avec gaieté que ses grands-parents et lui revenaient de Jamaïque, n'ayant toutefois pas le temps de poursuivre ses explications lorsque son pied buta contre le livre que le blond avait jeté par terre. Se penchant pour le ramasser, Blaise lui lança un regard moqueur en lui demandant :

« Tiens donc, tu te la joues Granger maintenant ? Ok ne me regarde pas comme ça, je n'ai rien dit ! » Ajouta-t-il aussitôt, sous le regard meurtrier qu'il lui lança.

S'il y avait bien des plaisanterie qu'il ne fallait pas faire avec lui, elles étaient bien de l'ordre d'une quelconque comparaison avec ces trois trolls... S'asseyant avec aise sur son lit, Blaise reprit le fil de ses discussions, avant de s'interrompre dans un soupir. Tournant la tête vers la fenêtre, il lui dit alors :

« Si j'avais su qu'il ferait ce temps je serai resté chez moi, tiens... Bon, on fait quoi ? »

A ces mots, un sourire se dessina sur les lèvres de Draco, teinté tout autant de fierté que d'une sournoiserie presque palpable. Et la pluie venait tout juste de s'arrêter. C'était absolument parfait...

« J'ai bien une petite idée... » Lui dit-il en s'éloignant alors vers l'un de ses placards, en sortant une longue boîte qu'il posa au sol.

L'ouvrant sous le regard intrigué de son ami, il en sorti un balais flambant neuf qu'il exhiba dans cette arrogance qui le caractérisait tant.

« Non tu ne rêves pas, c'est bien le Nimbus 2001. Mon père en a acheté pour toute l'équipe que je vais intégrer cette année, sois-en sûr ! Si tu savais combien j'ai hâte de voir la tête que va faire Potter en le voyant... » Lui dit-il, le regard luisant soudain d'une malice sadique.

Oh oui il avait hâte... Et imaginer le "Saint Potter" face à la défaite qu'il allait lui faire subir dans un plaisir des plus jouissifs serait l'une des premières étapes à la descente de son règne. Car il n'était rien comparé à lui, et il était temps qu'il s'attèle à le lui faire comprendre...

ღ Pseudo : Darkangel
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ღ Comment avez-vous connus le forum : Grâce au Maître de ces lieux.
ღ Que pensez-vous du forum : Je sais combien tu aimes que l'on te flatte, et... pas envie ! Non, plus sérieusement je le trouve pas mal du tout, agréable à regarder et je n'ai rien à dire de plus pour le moment.
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